Le risque dans la perspective d'une théorie de la société

Bechmann, G.
Vortrag beim deutsch-französichen sozialwissenschaftlichen Umweltsymposium.
Straßburg, Frankreich, 12. - 14.02.2004


Abstract

La thématisation de l'insécurité de l'avenir et l'intérêt public redoublé pour les questions de risque sont interdépendantes. La notion de risque renvoie à l'avenir si bien qu'une insécurité domine vis-à-vis de dommages potentiels survenant pendant le risque et les débats sur le risque. Cette insécurité ne peut pas être théoriquement exclue, étant donné que les dommages subis ou non subis dépendent d'événements futurs qui ne peuvent ni être exclus ni être clairement déterminés. Une fois le dommage subi, il n'y a plus de risque mais un dommage. Risque et avenir restent par conséquent inconnus, puisque leur réalité ne se discerne toujours que post festum, ce qui précisément inquiète la société à un plus haut point. Notre société a trouvé pour ce phénomène la notion de risque afin de mieux se représenter l'obscurité de l'avenir.

Dans la notion de risque se concrétisent les expériences fondamentales et les problèmes de cette société hautement industrialisée et scientificisée. On peut donc à bon escient qualifier le "risque" de notion de théorie de la société qui est un signe caractéristique des sociétés modernes. Notre société semble orientée d'une façon paradoxale : on peut la décrire comme étant une société de dangers et de catastrophes, comme le fit le sociologue munichois Ulrich BECK avec un pathos percutant appuyé de preuves convaincantes. On peut également parler d'une société d'assurance qui a fait de la sécurité une valeur centrale. Dans les sociétés modernes, sécurité et insécurité connaissent apparemment une croissance égale. Cette évolution contradictoire se reflète dans la notion de risque, la théorie de la société y trouvant là son sens.



Erstellt am: 23.08.2004 - Kommentare an: Gotthard Bechmann